Par Remy Meister
Sérieux, c’était solide.
Aviser le break scintillant au sémaphore, s’y tasser sous des caisses de frusques et autres fanfreluches pour atterir soixante tours de trotteuse plus tard, les skates éclaboussés de bouillasse, le cuir paré à se faire insolater.
Dans une francophonémie plus accessible, v’la la story qu’on vous ramène d’une contrée d’où ne sortent en général que du fromage bien costaud, des bières épaisses et des histoires sordides, mais moins souvent des stars internationales du patin à roulettes en ligne.
Celle du cru qui nous accueille a pris le temps de refaçonner ce dernier pour y attirer quelques piliers de notre communauté de freestylers d’Europe de l’Ouest, et il s’en est plutôt bien sorti.
Après s’être fait la main sur le bassin d’orage du coin et quelques extensions au bowl de Cointe, Pottier nous a fait pousser sur cette dalle de béton oubliée des obstacles si tortueusement pensés que leur enfilade au final rapproche plus le lieu du d’une installation paysagère que d’une piste de sport extrêmes ; et ça claque sa race.
Il y a, en Belgique rurale, une putain d’oeuvre d’art skatable, où se sont massés aux Heras chalands et chalandes, pour s’y divertir de spectaculaires slides et autres prouesses gymniques, en s’y désaltérant de mousse, évidemment.
J’ellipse ici le récit détaillé d’un événement que les réseaux virtuellement ramifiés vous auront déjà fait parvenir pour me focaliser sur de l’impression brute : on y a retrouvé l’ambiance familiale des compétitions d’antan, les copains qui ont fait le déplacement, et pour ne rien gâcher on s’est pris du world first en exclu dans la face.
Animés par les dérapages pas toujours contrôlés d’un MC Buckette de toute beauté, on a ri, on a roulé, on a crié.
Grisés par l’effervescence de la bacchanale, on s’est fait sortir du dedans, puis du dehors, et presque des deux en même temps.
Enfin, épuisés et repus de toutes ces émotivations, on a retrouvé nos maisons, l’esprit rajeuni, le corps un peu meurtri ; heureux en somme.
Et parce que ça mérite un paragraphe dédié, on a vu un Antonin-Garou farvenugainer un château dans la lueur lunaire.
Bin voila quoi, la Street Rep’ de Battice mérite son statut de nanonation, viens qu’on t’y nationalise l’année prochaine !