Numéros 13: Toto Ghali – Kevin Quintin

Rien ne sert de courir petit frère…

 

Il y a des choses dans la vie qu’on ne peut que difficilement séparer: Que serait le pastis sans son eau ? Les boules sans leur cochonnet ? L’Olympique de Marseille sans sa ligue des champions ?
Et bien il en va de même pour Toto Ghali et Kevin Quintin. Leurs histoires sont liées pour toujours. L’histoire commence évidemment dans la cité phocéenne.
Le Bowl ne verra le jour qu’en 1991, mais Toto est déjà sur les patins au début des années 80, à explorer les rues de la ville. Il commence à se lancer dans les courbes en 1988, et ne les quittera plus. Cette passion va le conduire aux quatre coins de la planète.

 

Premier Drop

 

Véritable pionnier du roller, il va profiter de l’arrivée du Bowl au Prado pour apprendre, on pourrait presque dire inventer, de nouvelles figures. Ces années de pratique en ville lui donnant un temps d’avance sur les autres, il devient rapidement l’un des meilleurs patineurs de France et commence alors à développer son réseau. A cette même époque, il va prendre sous son aile un jeune louveteau de 8 ans qui, lui, a encore beaucoup à apprendre.

 

 

Le roller in-line en est encore à ses balbutiements au milieu des années 90, mais l’explosion commerciale est proche, et les marques commencent à sentir le bon filon. Rollerblade en particulier lance un matraquage marketing en règle pour promouvoir la pratique, et les ventes de patins ne tardent pas à s’envoler. Mais Toto, qui est maintenant clairement installé parmi les meilleurs riders mondiaux, n’est pas dupe. Les skaters ne sont que de la chair à canon pour les grosses compagnies, comme il l’explique dans ce reportage. Il décide donc de s’émanciper en lançant sa propre marque de patins, fringues et accessoires : O.U.T
Il devient par la même occasion le premier français à avoir un patin à son nom, qui, avec le recul, a sans doute traumatisé bon nombre d’articulations, la marque revendiquant en effet 150.000 paires vendues, juste la première année !

 

N’empêche, ils étaient solides.

 

Surfant sur la vague roller, Toto va alors parcourir le globe pour participer aux contests en compagnie d’autres légendes (René Hulgreen, Tom Ahlqvist, Jean-Jean Chanet,…) et en emmenant parfois avec lui son jeune protégé. Par exemple, en 1997, alors qu’il a à peine 14 ans, Kévin va avoir l’occasion de tester en avant-première et en compagnie du Viking la rampe du skatepark qu’Arlo Eisenberg va bientôt ouvrir à Dallas ! Forcément, quand on vit ce genre de choses à cet âge, on ne peut pas en ressortir intact, et la passion de Kevin pour le patin ne fera par la suite que grandir, parfois sous des formes assez inattendues.

 

 

Il va d’abord passer quelques années a explorer chaque recoin du Bowl, où le disciple va rapidement dépasser le maître. Le voir évoluer à 100 à l’heure, s’envoler sur tous les transferts, prendre des trajectoires dont on ignorait l’existence, ceci sans jamais perdre de vitesse est de la pure poésie pour les yeux. Le spot est mondialement connu, et voit passer un nombre incalculable de très bons riders, mais lorsque Kevin droppe, ils le regardent tous filer et titiller les gabians, au point que les locaux le surnommeront “la Mouette”.
Mais Kevin aime tellement rouler qu’il va emmener ses patins sur bien d’autres terrains: il va aussi devenir champion du monde de Skate-Cross et champion du monde de Roller Soccer (à jamais les premiers là aussi), va participer au Beton on Fire de la Plagne, où il finira deuxième pour sa première participation (son expérience la plus folle dira t’il), au Red Bull Crashed Ice (oh, les glaçons, c’est pas pour le pastis normalement ?), ou encore récemment au marathon de Berlin en roller (et à pied le lendemain !). Il ne lui manque que les 24 heures Roller organisées au Mans, mais le sort s’acharne sur lui et il devra encore patienter.

 

 

Aujourd’hui Kevin a décidé de transmettre à son tour sa passion, comme Toto avait pu le faire avec lui à ses débuts. Il a créé son association (Point 13), qui intervient auprès des enfants, mais aussi dans les prisons ou auprès des personnes en situation de handicap en utilisant le patin comme outil principal et en développant des échanges grâce à son réseau, jusque dans le Bronx à New York avec Jon Ortiz !

Le doyen de notre classement, qui lui vit désormais en Suisse, reste toujours en contact avec le milieu et ne manque jamais de projets en rapport avec les roulettes (platines de quad, roues, organisation de tours GTK…). Il a même récupéré une ancienne rampe Vertical pour l’installer chez lui, continue d’y inviter des riders pour la session, et rentre toujours son fameux McTwist !

Les deux compères continuent toujours à se retrouver régulièrement, et même si l’on sait maintenant qu’ils ne sont pas frères de sang, le lien qui existe entre eux fait qu’on a voulu les associer, évidemment autour du numéro 13!

 

 

Les autres membres du classement:

Numéro 14: Allan Beaulieu
Numéro 15: Thierry Lallemand
Numéro 16: Jeremy Jimenez
Numéro 17: Nicolas Auroux
Numéro 18: Victor Legrand
Numéro 19: Williams Cerlo
Numéro 20 : Cyril Daniel