On vous parlait précédemment de la célèbre école de la murette de Foch qui forme des patineurs depuis plus de 3 décennies. Dans l’histoire de cette grande institution, un nom revient sans cesse: celui de Nicolas Bellini. Il faut dire qu’il a tellement redoublé de Classe sur ces murets qu’il est le seul à avoir validé toutes les matières avec la meilleure note possible.
Nicolas a pourtant commencé, comme tout apprenti, en subissant le rite initiatique des anciens (Raoul, Coco, Mini-Wheels,…) qui consiste, on vous le rappelle, à éprouver la patience et la foi du petit nouveau en le taillant de manière magistrale et systématique. Nicolas, accompagné par un autre élève aspirant, Thomas Pfluger, va passer cette première épreuve haut la main, et en tirera même la motivation nécessaire pour repousser non seulement les limites du patin à roulettes, mais aussi celles du trashtalking !
Devenu compagnon, Nicolas va peu à peu prendre ses aises sur le spot et, grâce à son assiduité remarquable, progresser à vitesse grand V, préférant les rives du Rhône à l’école de la République. Il va alors s’installer sans aucun partage en tête de la classe, rentrant quasiment tout ce qu’il est possible d’imaginer. On ne va pas vous faire un inventaire détaillé, la liste serait trop bien longue, mais dites vous par exemple qu’il était capable de plaquer tous les Alley-oop, soul et top, et ceci des deux cotés… Si vous avez déjà approché de près cette murette à l’élan détestable, à l’angle saillant et à la replaque rugueuse, vous commencez à saisir la puissance du personnage. On raconte aussi qu’il arrivait en cours, sac à dos sur les épaules, et ne prenait même pas le temps de le poser pour se jeter sur le disaster en guise d’entrée en matière. Il ne tarde donc pas à passer grand maître et va commencer à exporter ses talents hors de Lyon.
Monté à Paris, son talent et son appartenance à la confrérie lui ouvrent en grand les portes du magazine Crazy Roller, dans lequel il va se montrer hyper productif. Rares sont en effet les opus dans lesquels on ne le voit pas apparaître, et jamais pour faire de la figuration, comme l’illustrent les quelques images que nous avons sélectionné. Il va ensuite partir aux Etats Unis, rejoindre Kato, fondateur de Remedyz, avec le rêve de pouvoir enfin vivre du roller. Ce voyage, durant lequel il va découvrir l’envers du décor de l’industrie du roller, sera une terrible désillusion. A son retour, il ne sera plus le même, et son état d’esprit sera dorénavant de tout détruire.
Nicolas va désormais vivre sa vie et le roller encore plus intensément, sans se poser de questions. Il est toujours aussi monstrueux dans les rues, où il tourne des images pour une vidéo Remz qui ne verra malheureusement jamais le jour. On espère tous que des archéologues sauront mettre un jour la main sur ces bandes, dans lesquelles on doit sans doute apercevoir de nombreux tricks complètement inimaginables sur la murette, certains historiens parlant même de 540 true top soyale… Car si Nicolas n’est pas plus haut dans ce classement, c’est aussi qu’il n’existe que très peu d’images de lui en mouvement, alors que nombreux parmi ceux qui ont pu le voir en chair et en os l’auraient sans doute placé tout en haut. Kato raconte qu’il a même choqué Chris Haffey lors de son voyage en Californie. A tel point que lorsque ce dernier se trouva un jour à Lyon, sa première question aux locaux en voyant le spot fut : “Qu’est que Nicolas n’a pas plaqué ici ?” . La réponse fut sans appel: RIEN !
Mais quand on mène une vie aussi déjantée, il arrive un moment où il faut passer à la caisse. Nicolas a été très tôt gêné par ses poignets, qui ont été opérés si souvent qu’on ne compte plus le nombre d’interventions, avant que tout le reste ne se mette à grincer fortement. Et puisque ses illusions sur la possibilité de vivre grâce au roller avaient également disparues, il consacra sa grosse capacité de travail aux métiers de la restauration, auxquels il s’était déjà formé dans la capitale des Gaules, avec autant de réussite que sur ses patins, si l’on en croit la critique parisienne.
Il n’en oublie néanmoins pas ses premières amours, il a d’ailleurs toujours une paire de Remz si usée, que même après plusieurs couches de peinture (dont une dorée du plus bel effet), il refuse de s’en séparer et de skater autre chose, au point de devoir utiliser des cartes téléphoniques pour combler les trous dans la Backside plate ! Donc si vous passez par son restaurant, n’hésitez pas à lui parler roller entre fromage et dessert, ça le chauffera peut-être pour un come-back !
Les autres membres du classement:
Numéro 7: Néou Men
Numéro 8: Julien Cudot
Numéro 9: Taïg Khris
Numéro 10: Roman Abrate
Numéro 11: Guillaume Le Gentil
Numéro 12: Clément Boucau
Numéros 13: Toto Ghali – Kevin Quintin
Numéro 14: Allan Beaulieu
Numéro 15: Thierry Lallemand
Numéro 16: Jeremy Jimenez
Numéro 17: Nicolas Auroux
Numéro 18: Victor Legrand
Numéro 19: Williams Cerlo
Numéro 20 : Cyril Daniel
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