Numéro 5: Stéphane Alfano

 

Parler de la carrière de Stéphane Alfano est une tache compliquée. Sous un angle, on peut la considérer comme l’une des plus réussies, mais sous un autre, il y a quelque chose qui cloche franchement. En effet, même si il a pratiquement tout gagné en terme de compétitions, il est loin de faire l’unanimité auprès de la scène roller, que ce soit en France ou ailleurs. Sûrement parce que Stéphane aime faire les choses à sa manière, et il faut reconnaître qu’elle est parfois très surprenante !

 

 

Comme beaucoup de préados de la fin des années 90, Stephane se met au roller, un peu par hasard. Comme d’autres, il progresse vite et commence à se montrer sur les innombrables contests de cette folle époque. Nombreux étaient alors ceux qui rêvaient, ou plutôt, fantasmaient à l’idée de vivre de cette passion, sans forcément trop y croire. Stéphane, lui, y croit très fort, et pour y arriver, il est prêt à tous les sacrifices. Sa première décision ? Il arrête l’école à 15 ans pour se consacrer à 100% au patin ! Il se donne tout de suite les moyens de ses ambitions, entre entrainement intensif et présence à autant de compétitions que possible. Et puisqu’il est doué, et aussi armé d’une confiance à toute épreuve, les résultats ne tardent pas à arriver. Il s’envole pour les Etats Unis en 2001, où il va remporter la finale ASA en Amateur, et ainsi obtenir son sésame pour se friter aux pros dès l’année suivante.

 

 

Aidé pendant un temps par la fédération, puis développant lui-même le concept de l’Impro tour (consistant de façon assez basique à rallier tous les contests sans rien préparer du tout), il va tourner pendant quelques années sur tous les circuits, glanant par exemple en 2003 une médaille d’argent aux X-Games et une victoire au FISE, ou en 2007 le titre au Winterclash, pour ne citer que les plus gros événements. Mais s’il gagne très souvent, il arrive parfois que la victoire lui échappe, et qu’il ne soit pas toujours d’accord avec les décisions des juges. Dans ces cas là, on ne sait jamais à quelle réaction s’attendre…

 

 

Deux exemples de ce genre de situation sont passés à la postérité en 2008. Le premier lors de la finale des LG Games à Seattle: alors qu’il a terminé à la deuxième place juste derrière Franky Morales, il décide de baisser son pantalon pour montrer son mécontentement à la foule au moment de la remise des médailles. Depuis, la plupart des américains sont persuadés que c’est entièrement de sa faute si le roller ne passe plus à la télévision ! Deuxième cas, en France cette fois: alors qu’il se classe dixième au FISE de Montpellier, loin de la place qu’il pense mériter, il vole le micro du speaker et s’engage dans une course poursuite avec la sécurité, lors de laquelle il se réfugie au sommet du wall et prend la foule à partie en déclarant au micro: “Le FISE, c’est moi !”. Ce genre d’épisodes va bizarrement lui fermer par la suite pas mal de portes, notamment au niveau des sponsors.

 

 

Pourtant, quand on parle de compétitions et de skate-parks, Stéphane est indiscutablement parmi les meilleurs du monde. Il est tout simplement capable de plaquer des tricks que lui seul arrive à imaginer. Pour y parvenir, nous allons vous révéler un de ses secrets, mais pas sûr que ça vous soit très utile… Sa stratégie est simple: Ne pas avoir le choix ! Pour que vous compreniez un peu mieux, voici une petite anecdote que nous avons récolté en préparant cet article, auprès d’une personne souhaitant garder l’anonymat:
“On était sur un contest, il roulait en short de bain / T-shirt. Il s’envoie un transfert de quarter à quarter en 540 true top soul vraiment engagé. Il tombe sur le dos, racle sur 3 mètres minimum 2 fois de suite. Il remonte sur le quarter d’élan a côté de moi et enlève son T-shirt. Je lui demande ce qu’il fait. Il me regarde en rigolant nerveusement et me dit “comme ça j’ai pas le choix faut que je plaque !” Il a dropé, il a plaqué !”
Cette technique, que l’on appelle dans le milieu “la théorie du short de ping-pong”, lui a permis de rentrer bon nombre de tricks complètement impossibles !

 

 

 

Bien qu’il soit principalement connu comme un skater de park, il faut souligner que cette démarche, Stephane l’a aussi appliquée dans les rues! Quand certains se réservent entre les contests, les étapes des différents Impro tour sont plutôt l’occasion pour lui de continuer à jeter sa vie, parfois pour pas grand chose, comme le montre la dernière vidéo qu’on vous propose. A voir ça, on se dit qu’en plus de la victoire et du show, Alfano doit aussi aimer le roller, même si la vie qui va avec n’est peut-être pas celle dont il rêvait au départ.

 

Les autres membres du classement:

Numéro 6: Nicolas Bellini
Numéro 7: Néou Men
Numéro 8: Julien Cudot
Numéro 9: Taïg Khris
Numéro 10: Roman Abrate
Numéro 11: Guillaume Le Gentil
Numéro 12: Clément Boucau
Numéros 13: Toto Ghali – Kevin Quintin
Numéro 14: Allan Beaulieu
Numéro 15: Thierry Lallemand
Numéro 16: Jeremy Jimenez
Numéro 17: Nicolas Auroux
Numéro 18: Victor Legrand
Numéro 19: Williams Cerlo
Numéro 20 : Cyril Daniel

Author Description

Jean-Pierre Patin

Poste: Attaquant, 54 selections en équipe de France de Curve, 278 sessions au Bowlympique de Marseille (184 Souls)

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