Dans la grande histoire du roller français, Jeremy Jimenez fait un peu figure d’étoile filante: tout le monde en a déjà entendu parler, mais ceux qui ont pu l’observer en vrai sont conscients de leur chance, car ils ne sont pas si nombreux. Et comme toute étoile filante, il disparaît aussi rapidement qu’il est apparu.
Jeremy commence le patin en 1998 à Chevilly La Rue, dans le 94, avec son petit frère Benjamin. Petit à petit, ils explorent les spots de banlieue pour faire leurs armes et finissent par débarquer à Paris. Talent naturel, il se fait rapidement repérer par CrazyRoller, qui lui consacre un “Face” à peine un an après ses débuts. Il entre alors officiellement dans le Star System du roller, car le magazine fait alors office de référence dans le milieu. C’est en effet le seul à tenir encore le coup à l’époque, et tous les jeunes patineurs de France l’attendent impatiemment chaque mois, pour découvrir les nouvelles figures, dans tous les sens du terme.
Et la carrière de Jeremy va connaitre un nouveau coup d’accélérateur un jour à Bercy.
Le Pro Team USD, emmené à l’époque par Jon Julio, Dustin Latimer et consorts, est alors de passage à Paris. La légende raconte que Jeremy va alors méthodiquement découper le spot, à tel point que Jon Julio lui offrira sur le champ un contrat de sponsoring pour sa nouvelle marque de roue, Dyna, alors même qu’il voit Jeremy skater pour la première fois ! Il le conviera par la suite au camp USD, d’ou Jeremy repartira avec un nouveau contrat de la part de la marque.
Peu porté sur les études, et fort de ses contacts, Jeremy décide de faire le grand saut peu de temps après en partant pour la Californie. Malheureusement pour lui, il se blesse à la cheville moins de 24 heures après son arrivée, emporté par sa fougue, et le système américain de santé étant ce qu’il est, il est contraint de se débrouiller seul pour essayer de se rétablir. S’en suit alors une période sombre, à base de drogues, de fêtes et de dépression.
Il finit malgré tout par guérir, rechausser ses patins, et une nouvelle fois, il va détruire tous les spots sur son passage. Il va même être l’un des premiers français à obtenir une part entière dans une vidéo américaine, ce qui apparait comme une consécration à l’époque.
Malheureusement le sort s’acharne: Re-blessure, au poignet cette fois, et re-convalescence à l’arrache. Il finit par rentrer en France après un an seulement, suffisamment de temps malgré tout pour avoir marqué de son empreinte le roller et rentrer au pays en véritable star. Son corps commence pourtant à donner des signes de faiblesse. Mais c’est plus fort que lui, il veut aller au bout de ses limites physiques et continue de se jeter sur tous les spots qui croisent sa route.
Ces apparitions médiatiques commencent alors a se raréfier, et il va petit à petit disparaître de la scène, pour finalement raccrocher les patins moins de 10 ans après ses débuts, la faute à un genou qui ne répond plus.
Arrivé à une époque ou l’Internet commence à peine à se développer et où les vidéos sont encore pour la plupart en VHS, il ne nous reste finalement que peu d’images de son skating et de ses fameux TTP. Il faut vraiment guetter ses apparitions furtives, comme dans Clip 4 ou encore Chaos par exemple. Il parait aussi qu’il avait une part dans une autre vidéo américaine , Within de Matt Mickey, mais impossible de mettre la main dessus (l’appel est lancé !). Ce qui ressort de ce faible contenu est malgré tout une évidence : Jeremy était un maitre du style, et son skating était à la fois beau et brutal. Jim aura en effet payé de sa personne, et si les nombreuses blessures accumulées au cours de sa carrière l’empêchent aujourd’hui de rouler plus de 15 minutes, il aura clairement marqué les esprits: la plupart d’entre nous reconnait au premier coup d’oeil ses apparitions sur papier glacé.
Une explosion fulgurante, des exploits retentissants, une image de mauvais garçon, des ragots (il aurait eu une aventure avec la soeur d’un célèbre skater américain), une disparition de la scène précoce, la carrière de Jeremy Jimenez réunit tous les ingrédients de la carrière d’une véritable Rock-Star. Et c’est bien souvent comme ça que se forgent les légendes…
Retrouvez les autres membres du classement:
Numéro 17: Nicolas Auroux
Numéro 18: Victor Legrand
Numéro 19: Williams Cerlo
Numéro 20 : Cyril Daniel
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