Numéro 15: Thierry Lallemand

 

Quand on naît et que l’on grandit à Montbéliard, on n’est pas vraiment destiné à faire du patin à roulettes au niveau international. D’autant plus lorsque l’on commence par le football, et qu’à ce petit jeu, on se débrouille suffisamment bien pour être admis en sport-études au FC Sochaux à l’époque de Stephane Paille. Sauf qu’à l’adolescence, la lassitude commence à se faire sentir et Thierry se tourne vers le sport qui commence à devenir à la mode au milieu des années 90. Le hasard faisant souvent bien les choses, un championnat de France de skate a eu lieu à Montbeliard quelques années auparavant, ce qui a permis la création d’un skatepark, où Thierry va commencer son parcours sur des roulettes.

 

 

Fort de ses qualités athlétiques et de son esprit de compétition acquis pendant ses années de formation footballistique, il progresse rapidement et finit par avoir un déclic en se rendant au contest de Lausanne, à l’époque une référence mondiale. Il termine troisième en amateur, et cette experience le marquera à vie. Il enchaîne ensuite les compétitions et se fait suffisamment remarquer pour que Rollerblade commence à miser sur lui. Au début il s’agit surtout de petites dotations en matériel, puis en déplacements, mais par la suite il commence à percevoir un petit peu d’argent, faisant de lui le premier mineur en France à toucher un salaire du roller !

 

 

En 1997, tout s’accélère. Il termine second au contest de Saint Jean Cap Ferrat juste derrière Josh Petty (excusez du peu) et en étant le premier français à envoyer des flat spins. Vous verrez par la suite que Thierry est souvent le premier. Cette victoire lui permet d’ailleurs de décrocher le statut pro ASA, et lui ouvre donc la voie vers les Etats-Unis. Mais avant de s’envoler, il se place troisième au contest de Bercy, lui aussi référence mondiale, ce qui achève de le convaincre de se consacrer pleinement au roller.

 

 

Malheureusement sa première experience américaine se révélera assez compliquée, il a du mal à se faire un nom et se sent boycotté par les américains sur les compétitions. Mais Thierry n’est pas du genre à laisser tomber. De retour en Europe, il continue son ascension, et obtient le titre de vice champion IISS en 1998, un genre de championnat du monde, juste derrière Sven Boekhorst. L’année suivante, il remporte le contest de Lausanne, la aussi une première pour un français. Enfin, en 2000, c’est la consécration, il termine 3ème de la finale ASA de Las Vegas, et se qualifie de fait pour les X-Games en street, encore une première nationale, ce qui le place définitivement parmi les meilleurs riders mondiaux.

 

 

Étiqueté skater de parks et de compétitions, Thierry est en réalité bien plus complet qu’il n’y parait. Il profite de sa notoriété pour apparaître régulièrement dans les magazines de l’époque et montrer ainsi ses talents du coté de la rue. Un spot à la défense porte même son nom. N’ayant plus rien a prouver, il continue sa carrière tranquillement, mais sentant qu’il ne pourra pas en vivre toute sa vie, il commence à se chercher une voie professionnelle plus classique. Ironie du sort, c’est une rupture des ligaments croisés, une blessure typique des footballeurs, pendant une démo en Corse en 2005, qui le poussera à s’arrêter définitivement.

 

 

Aujourd’hui devenu agent immobilier, il garde malgré tout un oeil sur ce qu’il se passe dans le milieu, et on a même pu l’apercevoir au ProBowl Contest de Marseille rechausser les patins il n’y a pas si longtemps.
Symbole de l’époque ou le roller était à la mode, où les contests étaient nombreux et médiatisés, Thierry Lallemand aura marqué et inspiré tout une génération de skaters et ouvert la voie pour nombre de skaters de ce classement. Pour tout ça, il mérite sans aucun doute sa place dans ce panthéon du roller français.

 

 

Retrouvez les autres membres du classement:

Numéro 16: Jeremy Jimenez
Numéro 17: Nicolas Auroux
Numéro 18: Victor Legrand
Numéro 19: Williams Cerlo
Numéro 20 : Cyril Daniel

Author Description

Jean-Pierre Patin

Poste: Attaquant, 54 selections en équipe de France de Curve, 278 sessions au Bowlympique de Marseille (184 Souls)

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